En discussion depuis plusieurs mois, Renault et Nissan ont enfin trouvé un accord pour renouveler leur partenariat historique. Cela passe notamment par une réduction de la part au capital de Nissan pour Renault.
Rééquilibrage des forces
Dans un communiqué envoyé ce lundi 30 janvier, les deux sociétés affirment avoir trouvé un point d’entente pour la refondation de l’Alliance, qui compte aussi Mitsubishi dans l’équation depuis 2016. “L’ambition est de renforcer les liens de l’Alliance et de maximiser la création de valeur pour l’ensemble des parties prenantes” explique Renault. Cela passe donc par un rééquilibrage des rapports de force entre les deux sociétés. Ainsi, Renault réduira sa part au capital de Nissan, passant de 43,4% aujourd’hui à 15%. Pour Nissan, rien ne change puisque sa participation au capital de Renault est déjà à 15%.
Les comptes s’équilibrent et les deux constructeurs gardent une participation croisée, avec obligation de plafonnement des participations. “Ils seraient tous deux en mesure d’exercer librement les droits de vote attachés à leur participation directe de 15%, avec un plafond de 15%”, affirme le communiqu
Dans une courte vidéo associée, on en découvre un peu plus sur le nouveau modèle, qui reprend la base de la prochaine Renault 5 électrique.
Dans le même temps, le groupe Renault transférera 28,4% de ses actions de Nissan dans une fiducie française, où les droits de vote seraient « neutralisés » pour la plupart des décisions, mais où les droits économiques (dividendes et produits de vente des actions) bénéficieraient toujours entièrement à Renault Group jusqu’à la vente de ces actions. Celle-ci interviendra plus tard, lorsque leur valeur sur le marché aura repris du poil de la bête. Pour le moment, l’action Nissan s’échange à 454 yens et ferait donc perdre autour de 9 milliards d’euros à Renault s’il vendait immédiatement les 28,4% au cours de la Bourse actuel.
De nouveaux projets communs
Ces nouveaux termes de l’accord entre Renault et Nissan doivent aussi permettre de relancer le partenariat avec des projets communs en Amérique Latine, en Inde ou en Europe. C’est le cas, par exemple, du remplacement de la Nissan Micra qui sera basée sur la future Renault 5 électrique et produite dans la même usine de Douai (Nord). On pense aussi au partenariat noué entre Renault et Mitsubishi, ce dernier reprenant en intégralité les Renault Captur et Clio pour ses nouveaux modèles ASX et Colt produits en Espagne (Valladolid) et en Turquie (Bursa).
Ici, c’est la Clio qui sera mise à contribution.
De son côté, Nissan investira aussi dans Ampère, la nouvelle entité de Renault regroupant ses activités concernant les véhicules électriques et la partie logicielle. En revanche, Nissan ne souhaite pas prendre part au projet lancé par Luca de Meo entre Renault, le chinois Geely et le pétrolier saoudien Aramco pour la création d’un “équipementier dans la motorisation thermique”.
L’accord est actuellement en cours de finalisation, et doit être soumis à l’approbation des conseils d’administration de Renault et Nissan. Cela semble être une formalité au vu des communications des deux parties, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un rebondissement après un tel feuilleton.
This article is originally published by auto-moto.com