L’EuroNCAP a décidé de se payer la Renault Zoe en lui retirant toutes ses étoiles. Il faut dire que l’électrique Renault n’a pas évolué depuis son lancement. Et même certains airbags ont été retirés pour de moins bons.
L’EuroNCAP a publié 12 résultats. Nous reviendrons prochainement sur les 10 autres. Mais, il convient de s’attarder sur le cas de la Renault Zoe et celui de la Dacia Spring. Non pas car cela fait partie du groupe Renault, mais car ce sont deux cas particuliers, érigés en symboles par un EuroNCAP lobbyiste.
Le fait de retester un « vieux » véhicule, l’organisme l’a déjà fait par le passé. Comme avec la Fiat Panda en 2018 par exemple ou la Punto en 2017. Et à chaque fois le résultat est peu ou prou le même : une perte d’étoiles. Raison simple, les véhicules ne sont pas de la génération actuelle, et/ou n’ont pas été remis à jour récemment. Et c’est le cas de la Zoe. Si la batterie a évolué, si l’intérieur a été retouché en même temps qu’un petit lifting extérieur, pour le reste c’est un peu Waterloo morne plaine.
Et pour l’EuroNCAP, ne pas avoir les derniers ADAS (aide à la conduite ou advanced driver-assistance systems) ce n’est pas bien du tout. Et comme un Guide Michelin qui se paye Loiseau (2016), Bocuse (2020) ou Piège (cette année), l’EuroNCAP gomme les étoiles qu’il avait pourtant données à la voiture.
La Zoe accuse le poids des ans et le manque d’investissements de Renault
Dans les détails, oui, la Renault Zoe a une conception qui date. Et les chiffres sur les mannequins lors des tests le prouvent avec ici un fémur, là une tête, ou un thorax malmené dans le choc. Mais, surtout, la Zoe ne possède pas d’airbag central à même d’éviter un entrechoc entre les occupants avant, ni même de système d’appel d’urgence eCall ou de freinage autonome AEB. Malheur ! Résultat 43% en protection des occupants adultes, là où la même Renault Zoe en 2013 affichait 89% sur ce poste (et 5 étoiles, « grosse bonne note »).
La protection des enfants est aussi visiblement perfectible, c’est vrai. Avec de mauvaises notes pour les cervicales ou la tête selon les chocs. Mais, là encore l’EuroNCAP serre la vis et retire des points (et une étoile) à Renault car il y aurait un conflit d’informations données entre Renault et le constructeur de siège auto. En 2013, pas de conflit…
Le choc piéton/cycliste et les aides à la sécurité sont typiques de ce que l’EuroNCAP pousse en tant que lobbyiste. La voiture n’est pas dangereuse pour un usager vulnérable en cas de choc, mais comme elle n’a pas de freinage autonome d’urgence AEB piéton/cycliste, hop pas d’étoile. Et en aides à la conduite, elle a bien le rappel de bouclage des ceintures et l’assistance changement de ligne. Mais il lui manque la détection de fatigue (vue l’autonomie de la voiture hein), et le « lane assistance » est une option. Surtout, vilaine Zoe, pas d’AEB là encore.
Alors, la Renault Zoe est-elle dangereuse ? Pas plus qu’en 2013 serait-on tentés de dire. Et comme toute voiture de 2013, elle n’a pas la sécurité passive de 2021, ni la sécurité active. Quoi que sur ce point, Renault pourrait avoir investi dans sa Zoe pour la remettre à un niveau minimum. Est-ce que la Zoe va pour autant arrêter de se vendre ? Sans doute pas.